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D-MAGAZINE

Hebdomadaire

Les horizons culturels des jeunes

Publié le 20 Septembre 2016 par ABDOU DIANA

Les rapports des jeunes générations à la culture ont changé, sous l’effet conjugué d’une mutation de l’offre culturelle elle-même, de la massification scolaire et de la généralisation de l’éducation artistique, et de la massification de l’accès aux pratiques et consommations culturelles. Dire cela c’est ne faire que constater ce qu’une lecture superficielle des données de marché conforte : le secteur de la presse jeunesse est le mieux portant du champ de la presse, il en va de même de celui de l’édition jeunesse ; celui des industries créatives (jeux vidéo en tête) à destination des jeunes publics connaît des développements exponentiels ; des secteurs entiers segmentent désormais une offre « jeune », des plus marchands (téléphonie mobile par exemple) aux plus subventionnés (les offres culturelles et tarifaires des équipements culturels). Dans le même temps, l’espace public voit s’opposer deux discours : un discours sur la faillite des transmissions culturelles, qui va de la dénonciation de la panne des transmissions familiales, à la critique de l’inadéquation du système éducatif, à celui plus global d’une perte des valeurs ; et un discours angéliste sur les capacités spontanées des jeunes générations à utiliser la « nouvelle » culture (TIC en tête) pour « ré-enchanter » le monde (culturel). Qu’en est-il réellement ? Quelles mutations ont affecté les rapports des jeunes générations à la culture : s’agit-il de mutations intrinsèques ou liées au contexte de l’offre ? Comment ces mutations affectent-elles les modes de consommations, les répertoires d’activités et les modes de socialisation culturelle ? S’appuyant sur les données de l’enquête Les Loisirs des 6-14 ans (Octobre, 2004) et sur des entretiens complémentaires réalisées auprès de jeunes adolescents et leurs parents1, ce texte tente de mettre en évidence et d’expliquer les mutations des rapports des jeunes à la culture, et la manière dont ceux-ci interrogent les modes classiques de socialisation et de transmission, familiale et scolaire. Ainsi, il propose une analyse des rapports à la culture des plus jeunes qui s’inscrit dans une analyse générationnelle.

Les rapports des jeunes générations à la culture ont changé, sous l’effet conjugué d’une mutation de l’offre culturelle elle-même, de la massification scolaire et de la généralisation de l’éducation artistique, et de la massification de l’accès aux pratiques et consommations culturelles. Dire cela c’est ne faire que constater ce qu’une lecture superficielle des données de marché conforte : le secteur de la presse jeunesse est le mieux portant du champ de la presse, il en va de même de celui de l’édition jeunesse ; celui des industries créatives (jeux vidéo en tête) à destination des jeunes publics connaît des développements exponentiels ; des secteurs entiers segmentent désormais une offre « jeune », des plus marchands (téléphonie mobile par exemple) aux plus subventionnés (les offres culturelles et tarifaires des équipements culturels). Dans le même temps, l’espace public voit s’opposer deux discours : un discours sur la faillite des transmissions culturelles, qui va de la dénonciation de la panne des transmissions familiales, à la critique de l’inadéquation du système éducatif, à celui plus global d’une perte des valeurs ; et un discours angéliste sur les capacités spontanées des jeunes générations à utiliser la « nouvelle » culture (TIC en tête) pour « ré-enchanter » le monde (culturel). Qu’en est-il réellement ? Quelles mutations ont affecté les rapports des jeunes générations à la culture : s’agit-il de mutations intrinsèques ou liées au contexte de l’offre ? Comment ces mutations affectent-elles les modes de consommations, les répertoires d’activités et les modes de socialisation culturelle ? S’appuyant sur les données de l’enquête Les Loisirs des 6-14 ans (Octobre, 2004) et sur des entretiens complémentaires réalisées auprès de jeunes adolescents et leurs parents, ce texte tente de mettre en évidence et d’expliquer les mutations des rapports des jeunes à la culture, et la manière dont ceux-ci interrogent les modes classiques de socialisation et de transmission, familiale et scolaire. Ainsi, il propose une analyse des rapports à la culture des plus jeunes qui s’inscrit dans une analyse générationnelle.

2On ne peut comprendre le rapport des jeunes générations au champ culturel sans s’interroger sur les mutations directement ou indirectement engendrées par la révolution numérique : évolutions des pratiques et consommations, mais également évolution des représentations et positions symboliques des objets culturels. Comprendre ces évolutions permet non seulement d’appréhender les nouveaux modes de consommations liés au numérique, mais également les modifications intervenues dans les rapports aux pratiques préexistantes (audiovisuelles notamment mais aussi pratiques savantes, lecture en tête), ainsi que les spécificités générationnelles des rapports aux pratiques et consommations culturelles. On peut ainsi décrire les mutations engendrées par le numérique autour de trois lignes de force : mutation des rapports aux objets culturels, mutation du rapport au(x) temps et importance de la dimension relationnelle (le capital social).

editeur ABDOU DIANA

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